Design neuroinclusif pour le TDA/H

Le TDA/H (trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité) est l'un des troubles du développement neurologique les plus courants. Parmi les symptômes courants :

• difficultés à garder des choses privées pour soi
• prises de risques inutiles
• difficultés à s'organiser dans le temps ou l'espace

Le TDA/H peut être diagnostiqué dès l'enfance et dure souvent jusqu'à l'âge adulte. On estime que plus de 400 millions de personnes dans le monde ont un TDA/H. Pour améliorer leur expérience sur Internet, nous devons être prêts à concevoir des interfaces qui tiennent compte de la neurodiversité. La neurodiversité comprend le TDA/H, mais aussi des troubles cognitifs comme la dyslexie ou le TSA (Trouble du Spectre de l'Autisme). J'ai donc été heureuse de travailler sur ce projet pour la refonte graphique et la conception du site d'Inflow.

L'application Inflow aide les personnes avec un TDA/H à mieux comprendre les mécanismes de leur cerveau et à trouver des techniques pour surmonter leurs difficultés. L'application a été créée par une équipe de cliniciens spécialisés dans le TDA/H, en s'appuyant sur la recherche scientifique.

Inflow m'a demandé de revoir son identité visuelle afin de répondre aux attentes d'un public neurodivergent. J'ai donc appliqué les principes du design neuroinclusif pour me guider dans ce projet. En combinant l'expertise de l'équipe d'Inflow à mes connaissances en accessibilité numérique, nous avons pu concevoir un site inclusif pour les personnes avec un TDA/H.

Le site d'une application incite généralement les utilisateurs à la télécharger. Mais Inflow souhaitait aborder les choses différemment. Nous souhaitions prouver leur expertise sur le TDA/H, y compris dans les difficultés que les personnes concernées peuvent rencontrer :

• gérer la surcharge sensorielle
• éviter la procrastination
• maintenir sa concentration dans une conversation

Plutôt que d'encourager les utilisateurs à télécharger l'application, l'objectif principal est de les inciter à créer un programme pour gérer leur TDA/H. Programme qui sera ensuite accessible dans l'application.

Le reste du site sert à générer du trafic grâce au référencement, et à renforcer la crédibilité d'Inflow. C'est pourquoi j'ai passé beaucoup de temps sur le modèle du blog afin qu'il soit facile à consulter.

Bien que le site ne soit pas très volumineux, il remplit efficacement ses objectifs en proposant des informations de qualité sur le sujet du TDA/H. C'est d'autant plus important que l'accès aux soins aux États-Unis, où l'application est disponible, n'est pas le même qu'en Europe.

Quand on conçoit quelque chose pour un public neurodivergent, c'est important de trouver le bon équilibre entre le texte et les images. Une étude menée par l'Association for Psychological Science a montré que cet équilibre contribue à créer une structure dont les neurodivergents ont besoin pour s'orienter.

On peut aussi utiliser des icônes différentes dans les listes, plutôt que des puces pour mieux se repérer entre les lignes.

Trop d'images dans une page peut perturber les personnes qui ont du mal à fixer leur attention, dont celles avec un TDA/H. 

On préférera aussi des images qui ne sont pas superposées avec du texte. Ce dernier point s'applique aussi pour les utilisateurs de lecteur d'écran qui n'ont accès aux informations des images que si l'alt-text est correctement défini.

Les couleurs aussi ont un rôle à jouer car les personnes neurodivergentes peuvent être facilement submergées. La surcharge sensorielle peut affecter tous leurs sens : ouïe, vue, odorat, toucher, etc. Les neurodivergents ont donc tendance à préférer les teintes douces comme les pastels, les verts et les bleus. Ces teintes ont un effet calmant qui réduit leur surcharge sensorielle. C'est aussi pour cette raison que j'ai choisi ces teintes pour la nouvelle palette de couleurs d'Inflow. Comme l'explique un chercheur de l'Université de Central Lancashire, le plus important pour les designers est de créer un environnement calme pour éviter de submerger leur public.

En réalité, tous ces principes peuvent s'appliquer à n'importe qui, neurodivergents et neurotypiques. Le design neuroinclusif suit les mêmes règles de base du graphisme, mais elles sont d'autant plus importantes pour un public neurodivergent.